La sœur d'une victime des attentats de Bruxelles témoigne: “Je n’ai aucune haine, je leur ai pardonné”

Un “cap à passer”. De nombreuses parties civiles ont fait le déplacement lundi pour le premier jour d'audience du procès des attentats à Bruxelles, malgré le fait qu'elles n'auront pas la parole avant plusieurs semaines. C’est notamment le cas de Sarah Esmael Fazal qui a perdu sa sœur Sabrina dans l’attentat du métro de Maelbeek. “Je suis là pour elle aujourd'hui.”

Survivants, proches de victime, toutes n'attendent pas la même chose de ce procès d'assises qui s'annonce hors normes. Certaines n'attendent d'ailleurs rien de plus que de représenter leur proche, victime à Maelbeek ou Zaventem.

C'est le cas de Sarah Esmael Fazal dont la sœur, Sabrina, est décédée dans la station de métro bruxelloise. "C'est important pour moi d'être là, pour représenter ma sœur. (...) Je suis là pour elle aujourd'hui", a-t-elle déclaré à son arrivée au Justitia lundi matin. "Je ne pense pas qu'ils m'apporteront des réponses (...) Je n'ai pas de haine envers eux, aucune haine. Je leur ai pardonné, je suis bien avec moi-même.”

Aller de l’avant

Christelle Giovannetti, survivante de l'attentat de Maelbeek, vit, elle, ce premier jour avec plus d'appréhension. "J'ai déjà vu les accusés (lors de l'audience préliminaire, NDLR), c'est un stress en moins, mais malgré tout, c'est aujourd'hui que ça commence vraiment (...) c'est beaucoup d'émotions, beaucoup de choses qui reviennent, des cauchemars,...", a-t-elle expliqué.

Des sensations partagées par Sylvie Ingels, qui a, elle, échappé au pire à Brussels Airport. "Ces derniers jours ont été très durs, je n'ai pas arrêté de cauchemarder, de me sentir très angoissée", relate-t-elle. "Si je suis venue aujourd'hui, c'est justement pour passer ce pas, essayer d'aller au-delà de mes craintes (...) Ce procès, il va nous poursuivre pendant six à neuf mois, il fallait passer le cap.”

En quête de réponses

Pour Me Maryse Alié, qui représente l'association Life4Brussels, si les attentes des parties civiles sont variées, l'objectif reste "que la vérité judiciaire puisse être faite". "On sait que la vérité judiciaire n'est jamais à la hauteur de la souffrance des victimes, ce n'est pas la vérité humaine, mais on espère en tout cas obtenir certaines réponses."

Après la composition du jury la semaine dernière, le procès, qui devrait durer entre six et neuf mois, a officiellement débuté lundi matin, peu avant 10h00. Dix hommes sont accusés, dont un, Oussama Atar, fait défaut. Il serait mort en Syrie. Les neuf autres sont Mohamed Abrini, Osama Krayem, Salah Abdeslam, Sofien Ayari, Bilal El Makhoukhi, Hervé Bayingana Muhirwa, Ali El Haddad Asufi, Smail Farisi et Ibrahim Farisi. Les huit premiers sont accusés de participation aux activités d'un groupe terroriste, d'assassinats terroristes sur 32 personnes et de tentatives d'assassinat terroriste sur 695 personnes. Le neuvième ne doit répondre que de participation aux activités d'un groupe terroriste.

ca c'est quelque chose que je ne comprendrais jamais, comment arrive t'elle à leur pardonner ? On ne parle pas d'un accident la, ils ont volontairement tué ta Soeur et grièvement blessé et tué pleins d'autres personnes, c'est impardonnable. Je sais qu'un français rescapé du bataclan ou d'une terrasse lors des attentats de paris à écrit un livre, ça s’appelle "vous n'aurez pas ma haine" je crois.. Je sais que la haine n'arrange rien au moral mais bon..

Le pardon fait partie du processus de deuil, les familles des victimes ont besoin de passer cette étape pour avancer sur leur deuil.
S'ils restent bloqués sur leur colère, ils risquent de stagner psychologiquement, et ce n'est pas bon pour eux. La colère qu'ils peuvent ressentir est dévastatrice, rien à voir avec ce que ressentent ceux qui ne sont pas directement concernés. Il faut qu'ils s'en débarrassent sinon il n'y a pas de fin à leur souffrance.

Cela n'empêche pas qu'au niveau de la société, l'acte est impardonnable, sans aucun doute.

Mais ce qui se passe dans la tête et dans le coeur de quelqu'un qui a perdu un proche de cette façon, personne ne peut savoir, ni juger bien sûr, et j'espère qu'on ne saura jamais !

La haine de l'autre ne sert à rien Pardonner permet d'évoluer. Oublier certainement pasJe n'ai jamais eu de haine contre mon ex-époux Elle est mauvaise conseillère et je n'aurais pas pris les bonnes décisions Par contre je n'ai pas oublié c'est ce qui me fait me battre

Comme Copernic hors de question de pardonner , étant athée ceci peut-être cela. J’ai lu un article concernant une jeune belge jamais remise de cette attentat, elle aurait été euthanasiée,  cela me paraît tellement violent que je me pose la question sur la véracité de l’article.

Non c'est vrai, elle a été euthanasiée