Décédée aprés que sa famille a appelé cinq fois le Samu

La sexagénaire Édith Greffier est morte dans une commune du Territoire-de-Belfort, le 14 septembre dernier, après que sa famille a appelé cinq fois le Samu. Une plainte pour homicide involontaire a été déposée.


Quelle est la responsabilité du Samu dans la mort d'Édith Greffier, le 14 septembre dernier ? Cette sexagénaire a appelé le 15 cinq fois, car elle avait tous les signes d'une crise cardiaque. Mais le médecin régulateur, n'a semble-t-il, pas pris la mesure de la situation : cette habitante de La Chapelle-sous-Chaux, dans le Territoire-de-Belfort, a finalement succombé à son infarctus, comme l'a révélé France 3, jeudi. Une affaire qui rappelle celle concernant Naomi Musenga, victime d'une intoxication au paracétamol et morte en décembre 2017 quelques heures après avoir appelé les secours.

"Il y a beaucoup de gastros en ce moment"

C'est au cours d'un repas qu'Édith, une jeune retraitée de 62 ans, explique à ses proches qu'elle ne se sent pas bien. Sa fille décide alors d'appeler le 15, inquiète : sa mère est en effet suivie pour des problèmes d'hypertension. "Ma mère ne se sent pas bien, elle a mal au bras gauche, au ventre et à la tête. Elle est toute blanche et elle vient de vomir", décrit sa fille, Anne-Sophie Forni Greffier, au médecin régulateur. "Écoutez, on va la voir puisqu'elle ne se sent pas bien. Il y a beaucoup de gastros en ce moment, une ambulance va venir la prendre dans l'heure qui vient", répond cette dernière, dans un enregistrement diffusé par BFM TV.

Au cours des 40 minutes qui vont suivre, la fille et le mari d'Édith Greffier vont rappeler le 15 à quatre autres reprises. Au troisième appel, c'est la panique : Édith ne respire plus. L'opérateur au bout du fil guide la famille pour qu'ils commencent un massage cardiaque. Les minutes passent avec un quatrième puis un cinquième appel. Arrivés entre temps, les ambulanciers tentent de réanimer la sexagénaire, mais il n'y a toujours aucun signe du Samu. Les médecins arriveront finalement une heure après le premier appel.

L'urgence vitale pas prise en compte ?

Quelques heures plus tard, Édith Greffier meurt d'un infarctus au centre hospitalier de Trévenans, près de Belfort. Sa fille a depuis déposé plainte pour non-assistance à personne en danger, une plainte requalifiée ensuite par la police en homicide involontaire. Début novembre, selon France 3, la société d'ambulance a indiqué à la famille que lorsqu'elle a été envoyé au domicile d'Édith Greffier, le centre du Samu n'a pas précisé qu'il pouvait y avoir une urgence vitale.

J'ai entendu hier le président du samu, ce n'est pas un parapluie qu'il a ouvert mais un parasol. Les informations de la fille étaient elles claires et puis il faut du temps pour arriver, et puis pourquoi pas les pompiers, bref comme d'habitude c'est la faute de l'autre, très rassurant.

Compte tenu des faits appris depuis plusieurs mois concernant le SAMU il faudrait peut-être revoir leur mode de fonctionnement. Quelque chose ne tourne pas rond...

Je pense comme toi Damkipik, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond aux urgences et au Samu. On dirait que c'est géré par des étudiants en médecine qui ne savent pas encore faire des diagnostiques.

Arthénice devrait en savoir plus que nous sur le sujet et son avis serait le bienvenu...

Ce cas est dramatique, il illustre le problème français de la prise en compte des urgences.

Bon alors Arthénice elle a voulu avant d'intervenir vérifier ses propos auprès de ceux qui vivent la situation au quotidien coté médecins

c'est pas simple. D'abord ceux qui recoivent l'appel n'ont dans la grande majorité pas été encore formés malgré les promesses suite au décès de la jeune femme à Strasbourg

Ensuite l'appel doit ètre transmis à un médecin régulateur chargé de poser les questions qui permettront un diagnostic. Difficile souvent avec des familles non canalisables (je ne juge pas) ignorantes des PLS et autres massages cardiaques incapables de prendre un pouls (il n'y a pas que le poignet)

Ensuite au régulateur de savoir s'il envoie un véhicule léger ou une ambulance. Le cout de sortie d'une ambulance c'est entre 1500 et 2000 euros Ou encore s'il transfère sur les pompiers.

Actuellement que ce soit pompiers Samu (réception des appels) et Smur (urgentistes et matériel) c'est peau de chagrin : il y a un manque crucial de personnel. Ils accumulent des gardes à la suite pas de week-end etc

Et puis arrivé aux urgences faut-il encore qu'il y ait une place au déchocage et ensuite à l'IRM ou au scan

c'est une chaine et toute la chaine manque de moyens.
Apres toute cette technicité a un cout élevé. Est-on prets à l'assumer mème à minima ? Doit on accepter le sponsoring comme c'est déjà le cas dans certains services de pointe ?
Le débat est ouvert et si je peux vous aider allons y

Si je n'ai pas répondu auparavant c'est que j'ai conservé une habitude de soignante : il est urgent de ne pas se presser. Réfléchir d'abord. La précipitation est mauvaise conseillère.

Merci Arthénice de ton intervention attendue.
J'en conclus que notre système médico-social est en train de se déliter et que partout la France manque de moyens !

j'ai oublié de préciser un point important cerains smur n'ont qu'un camion quand il est déjà parti en intervention que fait-on On transfère sur un smur plus éloigné on envoie un hélico ? On regroupe les smur ? ce qui va augmenter les distances en milieu rural ou le temps dans les mégalopoles ce qui est catastrophique chez un brulé ou une crise cardiaque

je regrette de ne plus avoir d'activité. C'était une passion partagée avec mon époux chirurgien Maintenant vu les conditions de travail je ne suis pas sure que j'y prendrais autant de plaisir mème si c'est vivre "en famille" plus qu'avec la vraie