Le “cadeau de Noël” de la Corée du Nord à Donald Trump

La Corée du Nord envisage de durcir sa politique envers les États-Unis, alors même que le président Donald Trump est perçu comme politiquement vulnérable, a déclaré une source proche du gouvernement.

Selon cette source, le “cadeau de Noël” pourrait être l’abandon des négociations avec Washington et la consolidation du statut de Pyongyang en tant qu'État doté d’armes nucléaires.

Les analystes pensent que Pyongyang s’inquiète du fait que si le pays conclut un accord avec Trump et qu’il perd en novembre, son successeur pourrait ne pas respecter l’accord. Cela s’est déjà produit par le passé. Les diplomates nord-coréens ont aussi pris en exemple la décision de l’administration Trump d’abandonner un accord nucléaire avec l’Iran pour prouver qu’ils ne pouvaient pas faire confiance aux États-Unis pour s’engager dans un accord à long terme.

Si le gouvernement Trump remporte un deuxième mandat, les Nord-Coréens seront peut-être plus disposés à se réengager, a indiqué la source. Mais la barre est définitivement placée plus haut en ce qui concerne la reprise des pourparlers avec Washington. La dénucléarisation, a dit la source, semble être hors de question pour le moment.

Lancement de missiles

Les experts pensent que des lancements de missiles avancés ou d’essai de satellites pourraient se cacher derrière l'expression “cadeau de Noël”. Le missile serait de faible portée mais l’action serait suffisamment importante pour forcer les États-Unis ou d’autres puissances à réagir.

Des photographies récentes de satellites commerciaux semblent montrer l’activité du centre de lancement de satellites de Sohae en Corée du Nord et d’un autre site lié à la production de missiles balistiques à portée intercontinentale (ICBM).

Les relations avec la Russie et la Chine

Moscou et Pékin ont par le passé été prêts à punir la Corée du Nord pour le développement de son programme d’armes nucléaires. Les deux pays ont approuvé les sanctions internationales punitives imposées à Pyongyang en 2017 en réponse à ses divers essais de missiles et d’armes nucléaires.

Selon la source, les récents essais de moteurs sur le site de Sohae ont aidé les scientifiques nord-coréens à acquérir des connaissances précieuses, mais ils n’ont pas franchi une ligne rouge qui aurait pu nuire aux relations avec la Chine et la Russie.

La Corée du Nord a procédé à un certain nombre d’essais de missiles et de fusées à courte portée au cours des derniers mois, ce qui constitue une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, mais pas de l’accord conclu entre Donald Trump et Kim Jong Un. Le dirigeant nord-coréen s’est seulement engagé à cesser les essais de missiles à longue portée et d’armes nucléaires. S’il devait violer sa promesse, cela nécessiterait probablement une réponse des États-Unis.